#43 fourrures garde d'été
C’est écrit en lettres dorées, un peu fanées, sur une vitrine discrète.
Pas un salon de thé. Pas un service de baby-sitting. Non.
Ici, on garde les fourrures l’été.
Je m’arrête, je souris.
Parce que je ne pensais pas que ce service existait encore.
Que les visons partaient, eux aussi, en colonie de vacances.
Je visualise l’intérieur de la boutique :
Un long couloir de placards réfrigérés,
des étiquettes brodées au nom de sa propriétaire,
des poils bien pliés, rangées avec soin, qui attendent l’hiver comme on attend son lit après un long voyage.
La boutique est encore là.
Un vestige, ou pas ?
Aujourd’hui, même en janvier, on porte des doudounes en plastique et des pulls en poils de rien.
Garde d’été.
J’imagine un club de vacances à la mer ou à la campagne pour textile.
Franchement, ça devrait exister.
Pour habits fatigués.
Avec piscine pour pulls boulochés,
atelier de remise en forme pour cols roulés détendus,
et sessions de soutien moral pour chaussettes célibataires.
Si certains vêtements pouvaient parler,
Ils causeraient peut-être du bon vieux temps,
des poches bien cousues,
des doublures qui tenaient la route,
et des manteaux qui avaient du panache.
Ils confieraient leur besoin de faire un break.
Loin des corps trop pressés,
des lavages trop chauds,
et des hivers qui usent.
Les fourrures en tout cas ont un traitement VIP
Parce que leur garde d’été, elle existe pour de vrai.
👑 PSR, je n’ai pas de donjon mais un trésor : faire briller ce qui ne fait pas la une, un état d’esprit que je partage tous les jours dans mes chroniques.
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