Quand je vois des palmiers pousser sur les toits des immeubles parisiens, je me pose toujours la même question :
comment font-ils ?
Comment leurs racines n’arrivent pas à s’infiltrer dans la cuisine du dessous ?
Comment supportent ils le vent, la grisaille, janvier ?
Et surtout : pourquoi ça me fait cet effet là ?
Il y a quelque chose d’absurde et de joyeux dans un palmier parisien.
Comme une tranche d’ananas au milieu d’un gratin dauphinois.
Un mirage de vacances coincé entre deux antennes.
Un air d’ailleurs dans un paysage qui ne l’attendait pas.
Je sais bien que tout ça est calculé, maîtrisé, arrosé, sécurisé.
Mais j’ai envie de croire que certains ont poussé là par accident.
Par caprice. Par défi.
Comme s’ils disaient :
"Toi, tu as le chauffage collectif. Moi, j’encaisse la pluie et je reste droit."
Parfois, je me demande si le désert ne leur manque pas.
S’ils ne rêvent pas de sable chaud et de silence.
S’ils ne se sentent pas seuls à forcer un peu le dépaysement.
Et dans mes jours un peu trop bien pliés
ça me fait du bien de lever les yeux.
Sortir du cadre,
Dérober un instant pour voir autre chose,
Rêver un peu sur le bitume.
De plage de sable blanc, de désert des mille et une nuits
Et puis ce palmier qui ne devrait pas être là.
Et qui y est quand même.
Comme aussi un rappel discret :
on peut pousser ailleurs.
Même sans notice. Même sans oasis.
👑 PSR, je n’ai pas de donjon mais un trésor : faire briller ce qui ne fait pas la une, un état d’esprit que je partage tous les jours dans mes chroniques.
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Moi ça me fait un peu de peine pour le palmier, comme de voir un chien d’Alaska en plein soleil sur du bitume noir, la langue qui pend jusque par terre 🥹